Immobiliers.ci – Bureaux : coworking et réseautage font bon ménage
De Tunis à Casablanca, en passant par Tanger et Rabat, Regus (dont la maison mère, IWG, est installée à Zurich) a récemment multiplié les ouvertures d’espaces de travail partagés. Et le leader mondial du secteur ne compte pas s’arrêter là. Deux centres d’affaires ouvriront leurs portes en ce mois d’avril, à Sétif et à Libreville. Au Maroc, son deuxième marché par la croissance derrière l’Afrique du Sud, IWG a doublé ses capacités en trois ans et gère désormais 16 lieux de coworking dans le royaume.
« Si les quartiers d’affaires sont des lieux de prédilection pour s’implanter, reconnaît Tarek Abou-Zeinab, directeur régional chez Regus, notre stratégie sera toujours d’être au plus près de nos clients et donc de nous rapprocher aussi des zones résidentielles. »
Présent dans une vingtaine de pays à travers 150 centres d’affaires, IWG (dont le chiffre d’affaires s’élevait en 2018 à 2,48 milliards de livres sterling, soit 2,89 milliards d’euros), via les marques Regus et Spaces, a pris l’avantage sur son principal concurrent, l’américain WeWork, qui a prévu d’ouvrir son premier site sur le continent au troisième trimestre, dans la banlieue de Johannesburg.
Les multinationales comme Google, qui fut l’un des premiers clients de Regus sur le continent, y représentent l’essentiel de sa clientèle. Mais les entrepreneurs locaux sont de plus en plus nombreux.
Encourager le réseautage
« Un porteur de projet peut démarrer chez nous en coworking puis grandir, embaucher et opter pour un bureau privé », explique Tarek Abou-Zeinab. Qu’ils soient directeurs de filiale ou start-uppeurs, ils peuvent s’appuyer sur le réseau panafricain d’IWG pour ouvrir de nouveaux bureaux régionaux. Ce dernier cible aussi les voyageurs d’affaires, dont la moitié, selon une étude interne, travaillent en dehors de leur bureau deux jours et demi par semaine et peuvent accéder, grâce à leur carte de membre, à ses 3 300 sites dans le monde.
En plus des services conventionnels – domiciliation, secrétariat téléphonique, gestion de courrier, accès à internet haut débit et à des salles de réunion –, les opérateurs cherchent à encourager le réseautage au travers d’événements ou en développant leurs propres applications de mise en relation. Le succès d’un site, lequel doit être beau, fonctionnel et bien situé, dépend aussi de l’optimisation de l’espace, la norme appliquée étant de 6 à 7 m2 par poste.
Économiser sur les coûts et ne pas signer de bail
En Afrique, les espaces de travail flexibles couvrent 0,5 % du marché actuel de bureaux, contre 3 % en moyenne dans le monde. Pourtant, la demande est là.
« Sur les marchés africains, au-dessous de cinquante salariés, il n’est pas rentable d’avoir ses propres locaux. La prise de risque juridique, financière et opérationnelle n’en vaut pas la peine », souligne Grégoire Schwebig, fondateur de Haussmann Group. En faisant appel à un opérateur, les entreprises économisent les coûts d’exploration et, surtout, ne signent pas de bail. « Or les multinationales sont souvent présentes dans les hubs régionaux avec des effectifs très réduits d’une dizaine ou d’une vingtaine de personnes », ajoute le responsable, qui compte déjà parmi ses clients L’Oréal, Total, Uber et Nokia.
Créée en 2014, cette jeune entreprise dont le siège opérationnel est situé à Johannesburg a prévu d’ouvrir cinq centres d’ici à la fin de l’année : deux à Abidjan, un à Kampala, un à Kigali et un à Dar es-Salaam. Et elle ambitionne d’en ouvrir une cinquantaine dans les cinq ans à venir, dans les principales capitales africaines. Selon le cabinet Jones Lang LaSalle, le marché du coworking pourrait représenter jusqu’à 30 % du portefeuille immobilier des entreprises d’ici à 2030.